Mittwoch, 19. August 2015

La France ou le creux qui sonne au coeur de l'Europe Par Johanna Möhring


A peine les excitations estivales du « presque-Grexit » derrière eux – au moins pour le moment, car comme tout film d'action à succès, il y aura certainement une, voir plusieurs suites – les classes politiques européennes quelque peu épuisées peuvent d'ores et déjà se réjouir du prochain thriller haletant à l'affiche – le « Brexit ».


(c) Bundesregierung

Entre la Grande Bretagne et l'Allemagne – Où se situe la politique européenne française ?

Le calendrier s'annonce serré. David Cameron, premier ministre britannique, a proclamé que le referendum portant sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union Européenne sera organisé avant la fin de 2016. Des négociations, qui doivent aboutir dans des promesses de réformes crédibles afin de convaincre les quelque 16-20 pourcent d'indécis de voter pour rester dans l'UE sont en cours : Des hauts personnages britanniques sillonnent le continent dans la quête de rassembler des majorités européennes derrière des modifications de politiques, voire de traités. Fin juillet, George Osborne, ministre de finances a fait escale à Paris vantant l'opportunité du moment - la possibilité d'ouvrir le débat sur les réformes qui pourraient rendre l'UE « plus compétitive et plus dynamique afin de faire en sorte qu’elle fournisse prospérité et sécurité à tous » .

« Grexit », « Brexit », ces turbulences intra-européennes font convenablement écran (comme la-dite feuille de vigne, grecque ou pas) à l'absence étonnante de véritable stratégie européenne française. Tiraillés dans des directions doublement non-souhaitées, les responsables politiques français semblent paralysés. D'un côté, il y a la Grande Bretagne et ses envies de rapatriement de compétences. Celles-ci risquent ébranler le paysage politique français en encourageant le Front National, les souverainistes, ou enfin simplement tout citoyen ayant voté « non » en 2005, certes pour des raisons variées. De l'autre côté guette l'Allemagne : elle use habilement de la peur française d'une alliance Berlin-Londres pour promouvoir son propre agenda d'encore plus d'intégration, notamment budgétaire, de la zone Euro. A leur encontre respective, la tactique française du « ni-ni » visiblement favorisée - ni renégociation, ni plus d'intégration -  ne peut satisfaire personne.


Dessin Monsieur Kak, Avril 2015

Après avoir longuement dominé le projet européen, façonné à son image, au service de ses propres intérêts, force est de constater que la France se trouve actuellement en situation de faiblesse. Ceci s'explique en partie par une ironie du sort : la carapace institutionnelle européenne, conçue, avec comme clé de voûte la monnaie unique, pour contenir une Allemagne jugée inquiétante, voir dangereuse, s'est révélée promoteur même du pouvoir allemand, surtout depuis 2009, début de la crise persistante de l'Euro.

Mais le malaise français est aussi dû à l'absence de réflexion stratégique sur l'Union Européenne. Depuis le Traité de Maastricht et la campagne autour du Traité constitutionnel culminant dans le referendum de 2005, un silence intellectuel quasi total règne dans les partis établis, la presse, les universités et les instituts de recherche en ce qui concerne l'Europe. La France, comme d'ailleurs l'Allemagne, s'est enfermée dans le carcan du « il n'y a pas d'alternative au projet actuel ».

Mais les questions à relever seraient multiples – voici donc en quelques unes. Que sont les intérêts de la France qui trouvent appui dans l'Union Européenne ? Comment la France utilise-t-elle et compte-t-elle utiliser l'Union Européenne dans le futur ?  Est-ce que les structures institutionnelles et politiques existantes et envisagées répondent-elles aux besoins de la France et aux attentes de ses citoyens? La France est-elle contente de jouer les seconds rôles à une Allemagne qui monte en puissance ? Et si elle devait se décider, où la France se situerait-elle – économiquement, financièrement, politiquement et culturellement – dans une Europe « du Nord » ou dans une Europe « du Sud » ?


Aucune de ces questions trouve réponse facile. Mais toutes, et d'autres, mériteraient être posées et débattues. Les plaques tectoniques européennes bougent  – pour ne pas perdre pied, il faut rester en mouvement. 

Frankreich oder die Leere im Herzen Europas Von Johanna Möhring


Die sommerliche Aufregung um den Fast-Grexit kaum überstanden  – jedenfalls für den Moment, denn wie jeder Action-Kassenschlager wird es sicher ein, zwei Fortsetzungen geben – können sich die leicht erschöpften politischen Klassen Europas schon auf den nächsten spannungsreichen Politthriller freuen : « Brexit »  - bald in einem Kino in Ihrer Nähe.

(c) Bundesregierung
Zwischen Großbritannien und Deutschland – Was ist französische Europapolitik ?

Hier gibt es in der Tat wenig Zeit, Atem zu schöpfen. Laut Premierminister David Cameron soll das Referendum über die Zugehörigkeit Großbritanniens zur Europäischen Union schon vor Ende 2016 über die Bühne gehen. Verhandlungen, deren Ausgang die 16-20 Prozent noch Unentschiedenen überzeugen sollen, für ein Bleiben in der EU zu stimmen, sind im Gange : Hochrangige britische Politiker bereisen auf der Suche nach europäischen Mehrheiten für Politik-  oder gar Vertragsmodifikationen kreuz und quer das Festland. Ende Juli war George Osborne, der britische Finanzminister für die Sache werbend in Paris. Dort pries er die Gunst der Stunde – endlich ergäbe sich die Möglichkeit, eine Debatte über Reformen zu führen, die die EU „wettbewerbsfähiger und dynamischer gestalten, und damit für Wohlstand und Sicherheit für alle sorgen könnte.“

„Grexit“, „Brexit“, solch intra-europäische Turbulenzen haben zumindest den Vorteil, wie das besagte Feigenblatt (ob nun griechisch oder nicht), das Fehlen einer genuin französischen Europapolitik zu kaschieren. In entgegensetzte, jeweils unerwünschte Richtungen gezerrt, wirken französische Politikverantwortliche wie gelähmt. Auf der einen Seite Großbritannien mit seinem Wunsch nach Rückführung von Kompetenzen auf nationale Ebene. Dies birgt für Frankreich die Gefahr, seine politische Landschaft in Aufruhr zu versetzen, da es Wasser auf den Mühlen der Souveränisten, der Front National oder all derer Mitbürger ist, die 2005 mit „nein“ gegen den Europäischen Verfassungsvertrag stimmten, wenngleich auch aus diversen Gründen. Auf der anderen Seite dräut Deutschland, welches auf geschickte Weise Frankreichs Angst vor einer deutsch-britischen Allianz ausnutzt, um mehr Integration der Eurozone, besonders im Bereich Budgetkontrolle, durchzusetzen. Vor diesem Hintergrund erscheint die von den Franzosen favorisierte Taktik des „weder noch“ - weder Neuverhandlungen, noch ein Mehr an Integration - schlicht kein gangbarer Weg.


 „Grexit, Brexit, Frexit“ - das törnt Marine Le Pen an
Zeichung von Monsieur Kak, April 2015

Nach Jahrzehnten der Dominanz des europäischen Projekts, nach französischem Abbild geschaffen, französischen Interessen dienend, befindet sich Frankreich momentan in einer Position der Schwäche. Dies ist zum einen Ironie der Geschichte. Das europäische Institutionenkorsett, mit seinem Herzstück, der gemeinsamen Währung, wurde eigens konzipiert, um ein Deutschland zu bändigen, das, wenn nicht als gefährlich, so doch wenigstens als beunruhigend galt. Nun hat gerade dieses Konstrukt zu einer signifikanten Machtsteigerung Deutschlands innerhalb der EU geführt, besonders seit der seit 2009 andauernden Eurokrise.

Aber der fehlende Einfluss Frankreichs ist auch einem Mangel an strategischer Reflexion über die EU geschuldet. Seit dem Maastrichter Vertrag und der in das Referendum mündenden Kampagne für den europäischen Verfassungsvertrag im Jahre 2005 herrscht in etablierten Parteien, der Presse, in Universitäten und an Forschungsinstituten fast völlige intellektuelle Stille, was Europa betrifft. „Es gibt keine Alternative zum aktuellen Projekt“ - neben Deutschland umfängt dieser Slogan Frankreich wie eine Zwangsjacke.

Doch die jetzige Situation wirft Fragen auf – hier nur einige davon. Was sind die Interessen Frankreichs, die durch seine Mitgliedschaft in der Europäischen Union gefördert werden ? Wie bedient sich Frankreich der EU und wie will sie sie in Zukunft nutzen ? Entsprechen das Institutionengefüge und die Politiken der EU den Bedürfnissen Frankreichs und den Erwartungen seiner Bürger ? Gibt sich Frankreich damit zufrieden, neben einem ökonomisch und politisch stärker werdenden Deutschland die zweite Geige zu spielen ? Und wenn es sich entscheiden müsste, wo würde sich Frankreich verorten – wirtschaftlich, finanzpolitisch, politisch und kulturell gesehen – eher in einem Europa „des Nordens“ oder in einem Europa „des Südens“ ?

Keine dieser Fragen ist leicht zu beantworten. Aber alle, und andere, verdienten es, gestellt und debattiert zu werden. Die tektonischen Platten der EU verschieben sich – nur wer selbst in Bewegung bleibt, geht nicht Gefahr, das Gleichgewicht verlieren.